Liga NOS : une reprise loin du meilleur et trop proche du pire

 Liga NOS : une reprise loin du meilleur et trop proche du pire

FC Famalicao’s Serbian midfielder Uros Racic (L) is challenged by FC Porto’s Mexican forward Jesus Corona ‘Tecatito’ and FC Porto’s Portuguese midfielder Sergio Oliveira during the Portuguese league football match FC Famalicao against FC Porto at the Municipal Stadium in Vila Nova de Famalicao on June 03, 2020. (Photo by Jose COELHO / POOL / AFP)

Mercredi 3 juin sonnait comme le retour de la Liga NOS après plus de deux mois et demi d’absence dûe à la pandémie du Covid-19. Entre impatience, inquiétude et scepticisme, brutal fût le retour à la compétition, mais pas pour les meilleures raisons. Réflexion sur ces premiers matchs. 

Impatients mais sceptiques 

Depuis l’arrêt du championnat et la suspension jusqu’à nouvel ordre de celui-ci, un vent de déception, de questions et d’incertitudes planait sur le football portugais et ces plus fidèles admirateurs. Entre temps, joueurs, dirigeants et entraîneurs faisaient en sorte de se préparer à une reprise éventuelle. Entraînement individuel et préparé au quotidien, suivi des performances et de données etc… Le plus dur fût la patience. 

C’est donc durant le mois de mai que l’annonce de la reprise a été actée. Soulagement, joie, beaucoup d’autres adjectifs sont à même de qualifier cette décision. Mais derrière cette annonce qui rassure, beaucoup de questions se profilent. Comment va-t-on reprendre ? Les joueurs seront-ils suffisamment en forme ? Que se passera-t-il si un ou plusieurs joueurs viennent à contracter le virus ? Un air de FÀQ.

Mais ces interrogations qui tendent vers l’inquiétude sont légitimes. A peine les entrainements repris, on dénombre déjà plusieurs cas de Covid-19 au sein des athlètes portugais. Puis on revient en arrière, certains étaient des faux négatifs. De quoi inquiéter encore plus l’opinion publique. Alors oui, l’annonce de la reprise a déclenché un engouement certains au près des supporters mais avec son lot d’inquiétude sachant que, peu importe comment il reprendra, le championnat ne sera plus comme avant. 

Quand l’imprévisible balaye le sceptique

Quand on connait bien ce championnat et tout ce qui gravite au tour de lui, peut-on réellement penser que rien est imprévisible ? Dans le doute, on dira que oui. Mais cette reprise restera sûrement dans les annales du football portugais pour des raisons à la fois déroutantes et inadmissibles. 

Rien que la première confrontation, considérée officieusement comme la reprise, entre Portimonense et Gil Vicente a su surprendre bon nombre de personnes. Un rythme soutenu, beaucoup d’occasions, des idées de jeu bien travaillées malgré quelques imprécisions. Faute de compétitions évidemment. Et à la clé un « Golaço » de Lucas Fernandes qui a dicté la sentence du match. On se dit alors qu’on a retrouvé le football qu’on aime et une certaine routine qu’on adorait. 

Et bien ça n’a duré que le temps d’un match. Le temps pour Porto de présenter une prestation pauvre, sans idées, à coup de long ballon en espérant pouvoir compter sur les capacités athlétiques de ses attaquants. Ni les premiers et deuxièmes ballons n’auront su apporter une quelconque once de danger. Et tout cela en offrant les trois points à Famalicão, qui n’a pas démérité, par l’intermédiaire d’une bourde monumentale de Marchesin. 

Des prestations décevantes

Difficile de choisir un autre mot pour qualifier les différentes prestations auxquelles nous avons pu assister. Un Porto qui n’a pas su se renouveler en deux mois et demi, un Benfica en manque crucial de lucidité et d’efficacité, Sporting et Guimarães s’offrant des buts. Cette journée était placée sous le prisme du « frango » et du but gag, entre un Portimonense – Gil Vicente plaisant et des bourdes dispersées un peu partout, c’est une reprise à l’allure paradoxale qui secoue les supporters. Ce qui aurait pu marquer un tournant dans la lutte au titre, n’a donc été qu’une journée terne et neutre frustrant beaucoup de personnes. 

Bref, s’il ne fallait pas s’attendre à ce que le niveau général soit tiré vers le haut étant donné le manque de compétitions, devait-on réellement s’attendre à voir de telles prestations ? Assurément non. Et puis si le championnat portugais s’est illustré pas sa pauvreté footballistique, il s’est aussi illustré par les violences qui ont suivi le match entre Benfica et Tondela. Des violences qui ont conduit Zivkovic et Weigl à l’hôpital. Le championnat a officiellement repris depuis trois jours seulement et on ne sait pas à quoi il ressemblera ces prochains jours et ces prochaines semaines. La deuxième vague de scepticisme a pris son envol. 

Crédit image : Jose COELHO / POOL / AFP

Marc Delacretaz

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