Pedro Brazão, l’année de la révolution ?
Après Joelson Fernandes nous allons parler ici d’un autre joueur pour lequel j’ai eu un coup de cœur : Pedro Brazão.
2 avril 2018, finale entre le Brésil et le Portugal du prestigieux tournoi de Montaigu, tournoi qui réunit des grandes nations dans la catégorie U16. 57 éme minute de jeu, le numéro 20 portugais récupère le ballon dans le camp du Brésil, il élimine son adversaire d’une facilité déconcertante et marque le but du 3/2 pour le Portugal. Ce numéro 20 se nomme Pedro Brazão.Né au Portugal le 30 Décembre 2002, il commence le football dans un modeste club du Portugal avant de rejoindre le centre de formation du Sporting. Après un drame familial, sa mère décide de quitter le Portugal pour rejoindre le sud de la France.
A l’âge de 10 ans, le jeune Pedro se retrouve dans un nouveau pays, nouvelle langue et donc aussi nouveau club : l’Olympique de Marseille. Mais alors que tout se passait bien, il décida de quitter le club car, selon l’interview qu’il a réalisé pour OnzeMondial en juillet 2018 « un truc me dérangeait ». Décision encore plus « grave », il décida carrément d’arrêter le football. Mais grâce à un entraineur qui a su lui re-donner goût au ballon rond, il reprit le football dans un club amateur de Marseille, l’AS Merlan. Un an plus tard, le jeune portugais rejoint le JS Pennes Mirabeau, toujours un club amateur de Marseille. Mais bien évidemment, il est bien trop fort pour le monde amateur alors l’OGC Nice décide de le recruter. Un bon choix pour Pedro Brazão « Finalement, j’ai signé à l’OGC Nice parce que c’était un bon club, ça se voyait. Les dirigeants voulaient notre bien à ma famille et moi, nous l’avons ressenti. En fait, ils ont vu notre situation, ils ont compris qu’elle n’était pas facile ».
Après une enfance difficile, il fait désormais les beaux jours de l’OGC Nice. Titulaire en CFA à 16 ans, un match de Ligue 1 au même âge. Aujourd’hui à 17 ans, il fait partie intégrante du groupe professionnel.
FORCES ET FAIBLESSES
Pedro Brazão est un vrai joueur de « rue », il utilise énormément la semelle pour contrôler le ballon ou pour éliminer un adversaire, un joueur qui ne se pose pas de question. Peu importe l’adversaire face à lui, il ira le défier. Parfois beaucoup trop individualiste, il réalise cependant d’énormes différences grâce à sa large palette de dribbles. Ses crochets hyper fluides font de lui un joueur imprévisible. Techniquement c’est l’un des meilleurs joueurs que j’ai vus chez les jeunes, il possède aussi une très bonne protection de balle, il devient donc compliqué de lui prendre le ballon.
Cependant il a un physique assez frêle, pas une grosse pointe de vitesse, assez peu explosif. Mais à 17 ans c’est loin d’être inquiétant, il progressera sur ses domaines. Il doit aussi s’améliorer sur son QI foot, il a du mal à se situer sur le terrain et à se placer dans les bons espaces et surtout à faire les bons choix. On peut voir sur ses matchs amicaux qu’il progresse vraiment sur ce point-là et Patrick Vieira y est pour quelque chose sans aucun doute.
QUEL AVENIR ?
Pedro Brazão a été utilisé lors des cinq matchs de préparation : 45 minutes contre Lyon, 45 minutes contre Saint Etienne, 30 minutes contre le Celtic, 60 minutes contre les Rangers et enfin 30 minutes le Standard Liège. C’est donc l’un des joueurs les plus utilisés par l’entraineur de l’OGC Nice. On risque alors de voir le jeune portugais avoir pas mal de temps de jeu cette saison en Ligue 1 même si une recrue à son poste semble être une priorité (Rony Lopes ?).
Même si de nombreux clubs veulent signer Pedro Brazão (PSG, Liverpool, Bayern Munich entre autres), je pense que le jeune ailier a tout intérêt à rester à Nice car il est dans un club qui lui fait confiance (premier contrat professionnel à 16 ans, première apparition en ligue 1 à 16 ans également). Sachant que c’est un joueur qui a besoin de se sentir aimé pour être bien sur le terrain alors il est vraiment dans le club et le contexte idéal pour s’épanouir.
Un joueur qui, sans blessure et avec de la confiance, fera parler de lui à l’avenir.
PS : Non je n’irai pas acheter le maillot de Nice floqué Brazão. En France on ne porte qu’un seul maillot.
Crédit Photo : @Getty Images