Préface Slovaquie – Portugal : Que valent les Faucons, l’adversaire de la Seleção?

 Préface Slovaquie – Portugal : Que valent les Faucons, l’adversaire de la Seleção?

Ce vendredi, la Seleção est de retour pour disputer son cinquième match de qualifications pour l’Euro 2024 avec l’objectif de poursuivre son sans-faute. L’obstacle sur la route portugaise se nomme la Slovaquie, deuxième au classement du groupe J. Mais que valent vraiment les Faucons? Tentative de réponse.

Après un mois d’août compliqué qui a laissé les polémiques et autres questionnements supplanter le football (le vrai) au Portugal, la trêve internationale se présente comme à double tranchant. Pour certains, c’est une bulle d’air pour laisser les querelles et autres scandales de Liga Betclic de côté. Pour d’autres, c’est un coup de massue supplémentaire de stopper les championnats pour devoir regarder le MartínezBall. Quoi qu’il en soit, ce déplacement en Slovaquie est l’occasion de s’intéresser à ces Faucons sur qui la Seleção veut fondre.

Un adversaire sérieux sur le plan comptable

En s’imposant en Islande (1-2), la Slovaquie a marqué le pas sur ses concurrents © TASR

À quelques heures de la réception des Portugais, les Slovaques occupent la deuxième place du groupe J suite à des performances paradoxalement aussi encourageantes qu’inquiétantes. 47e au classement FIFA, les Faucons ont fait honneur à leur titre d’adversaire le mieux classé du groupe en dominant ses principaux concurrents à la qualification. Après un nul décevant en ouverture contre le Luxembourg (0-0), la Slovaquie s’est imposée solidement contre la Bosnie-Herzégovine (2-0) et en Islande (1-2) avant de peiner à nouveau au Liechtenstein en s’imposant par la plus petite des marques (0-1).

Avec 10 points sur 12, les hommes de Francesco Calzona (dont c’est la première expérience comme T1) ont confirmé leur bonne forme récente et étendu leur série d’invincibilité à 7 rencontres consécutives. Un bilan qui s’explique par une grande solidité défensive (un seul but encaissé sur les 5 dernières rencontres) venue compenser un secteur offensif encore trop emprunté. Une forteresse bienvenue pour les Faucons à l’heure d’affronter une sélection portugaise qui ne lui réussit pas (3 défaites en 4 matchs, 1 seul but marqué contre 7 encaissés).

Un groupe de vieux briscards qui se connaît

Sous Calzona, les Faucons forment une portée qui se connaît parfaitement et joue régulièrement ensemble

Content des performances de ses hommes, Calzona reconduit pour la troisième fois consécutive l’à peu près même sélection articulée autour d’un axe fort : Martin Dúbravka (34 ans, Newcastle), Milan Škriniar (28 ans, PSG), Peter Pekarík (36 ans, Hertha Berlin), Stanislav Lobotka (28 ans, Naples), Juraj Kucka (36 ans, Slovan Bratislava). Mis à part les absences de Marek Hamšík et Róbert Mak, le sélectionneur peut compter sur la totalité de ses hommes forts qu’il aligne continuellement.

Depuis l’arrivée de Calzona, les Faucons jouent systématiquement en 4-3-3 avec un triangle médian en pointe basse, Lobotka évoluant comme milieu défensif créatif derrière les infiltreurs et frappeurs à distance que sont Kucka et Hamšík (sans doute suppléé par Duda désormais). Derrière, le quatuor composé de Pekarík (latéral défensif), Vavro, Škriniar et Hancko (central positionné comme latéral) a pour unique vocation de protéger le rectangle où Dúbravka règne encore en maître. Devant, Mak devrait être remplacé par le jeune Suslov pour accompagner le buteur Polievka et le remuant Haraslín. À noter que Róbert Boženík (Boavista) devrait sans doute monter au jeu.

Au carrefour de deux générations dont les trajectoires se séparent petit-à-petit, la Slovaquie doit désormais composer avec l’absence d’historiques (Hamšík, Mak), des cadres de plus en plus vieillissants (Dúbravka, Pekarík, Kucka), un renouveau dans la fleur de l’âge (Škriniar, Vavro, Lobotka, Bero, Duda, Haraslín, Polievka) et une jeunesse de qualité qui monte doucement (Suslov, Boženík). Loin de leurs grandes heures de 2010, les Faucons ont compris que leur retour au premier plan passait par une plus grande solidité.

Une équipe difficile à bouger mais peu dangereuse

Après l’offensive sous Hamšík, la Slovaquie mise désormais sur Škriniar et la défensive

De par son animation tactique et sa vocation très conservatrice, la Slovaquie de Calzona ne brille pas par ses facultés offensives. Preuve en est, les Faucons n’ont cadré que 13 tirs sur leurs 4 dernières rencontres (soit moins de 4 par match) malgré des oppositions contre le Luxembourg et le Liechtenstein. Et sur les 5 buts inscrits, aucun ne provient d’une action construite : un but sur corner (Liechtenstein), trois buts sur frappe lointaine (Bosnie x2, Islande) et le dernier sur un dégagement adverse raté (Islande).

Très solide derrière, la Slovaquie mise énormément sur sa solidité sur phases arrêtées défensives et offensives grâce à plusieurs tours flirtant avec le 1m90 (Vavro, Škriniar, Hancko, Kucka, Boženík) et un jeu particulièrement physique. Un vrai point d’alerte pour la Seleção. À l’inverse, les Faucons rencontrent de grandes difficultés à défendre les grands espaces et la profondeur, une donnée dont les hommes de Roberto Martínez peuvent profiter si les bons profils sont alignés et que l’animation offensive privilégie la rupture à la possession.

Il faudra quoi qu’il en soit s’attendre à devoir faire face à un bloc très bas qui va limiter au maximum les espaces et n’hésitera pas à pousser le match dans le combat physique en espérant profiter d’une phase arrêtée ou d’un espace laissé pour une frappe lointaine. Cela devrait donner un match fermé où les Portugais pourraient se casser les dents en cas de tactique défectueuse. Un match piège donc mais dont les hommes de Roberto Martínez ont les clés pour s’en sortir.

Compo slovaque probable (4-3-3) : Dúbravka – Pekarík, Vavro, Škriniar, Hancko – Kucka, Lobotka, Duda – Suslov, Polievka, Haraslín

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Antoine Thirion

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