Seleção | Préface Portugal – Luxembourg : Que valent les Lions rouges?

Trois jours après une prestation particulièrement moribonde en Slovaquie, la Seleção reçoit le Luxembourg pour terminer cette trêve internationale sur une meilleure note. Et si le match aller avait largement souri aux hommes de Roberto Martínez (0-6), les Lions rouges ont réalisé de solides prestations depuis. Que vaut vraiment l’adversaire du Portugal?

Si les suiveurs du football portugais pensaient profiter de la trêve internationale pour laisser les problèmes de côté et retrouver le plaisir du jeu, le déplacement de la Seleção en Slovaquie (0-1) est venu doucher les espoirs. Incontestablement le plus mauvais match sous l’ère Martínez, cette bouillie footballistique semble avoir creusé un fossé plus grand encore entre la sélection et une partie de son public. Sans leur capitaine Cristiano Ronaldo, suspendu et rentré plus tôt en Arabie Saoudite, les Portugais doivent profiter de la réception du Luxembourg pour redorer leur image. Mais que valent vraiment les Lions rouges, leur adversaire du soir?

Un pays qui progresse et rêve de l’Euro

89e nation au classement FIFA, le Luxembourg n’est certes pas un grand d’Europe mais connaît une progression constante depuis 2019 dans un mouvement d’émancipation footballistique qui voit les Lions rouges grimper de 47 places d’un coup en 2017 grâce à de bonnes performances en Ligue des Nations. Forte de cette confiance engrangée, l’équipe entraînée par Luc Holtz depuis 2010 réalise une campagne de qualifications très encourageante.

Giflés par les Portugais au match aller (0-6) après un bon nul ramené de Slovaquie (0-0), les Luxembourgeois n’ont pas baissé pavillon et démontré leur caractère en redressant significativement la barre pour signer trois succès consécutifs au détriment du Liechtenstein (2-0), de la Bosnie-Herzégovine (0-2) et de l’Islande (3-1) il y a trois jours. Un très bon bilan comptable de 10 points sur 15 qui place les Lions rouges à la deuxième place du groupe J, ex-aequo avec la Slovaquie qui possède une meilleure différence de buts.

Surclassée par la Seleção sur ses terres, l’équipe s’est ressoudée pour n’encaisser qu’un seul but sur ses 4 autres rencontres, faisant montre d’une capacité à souffrir et défendre en bloc compact. Une solidité enfin trouvée alors que 96% des sélectionnés jouent désormais à l’étranger, preuve du bon développement du football luxembourgeois. Avec 4 points d’avance sur la Bosnie (pour aller chercher au moins les barrages), les Lions rouges se mettent désormais à rêver d’une première participation à une compétition majeure.

Quelques individualités et un grand absent

Comme cité précédemment, le football luxembourgeois s’exporte désormais à l’international. Et pas qu’un peu. Anthony Moris (Union Saint-Gilloise) et Christopher Martins Pereira (Spartak Moscou) jouent le titre en Belgique et Russie tandis que Maxime Chanot (Ajaccio) et Daniel Sinani (St Pauli, ex-Norwich) gonflent encore un peu plus leur expérience. Mais surtout, les Lions rouges ont envahi la Bundesliga avec pas moins de 5 représentants : Tiago Pereira Cardoso et Yvandro Borges Sanches à Mönchengladbach, Lucas Barreiro et Timothée Rupil à Mayence et Mathias Olesen à Cologne.

C’est d’ailleurs en Allemagne que l’on retrouve les meilleurs éléments luxembourgeois que sont Daniel Sinani le buteur (3 buts sur les 3 derniers matchs), Leandro Barreiro le distilleur (3 assists en 5 matchs) et Yvandro Borges Sanches le dynamiteur (2 buts et 1 assist sur les 2 derniers matchs). Point noir toutefois pour Luc Holtz : l’absence de Gerson Rodrigues, meilleur joueur et buteur de sa sélection, qui s’est blessé juste avant la trêve internationale. Un manque qui ne devrait toutefois pas bousculer le 3-4-1-2 si efficace sur les trois dernières rencontres.

Un match piège à désamorcer

Malgré sa progression continue des dernières années, le Luxembourg n’a pas fondamentalement bouleversé sa manière de jouer : l’équipe préfère laisser le ballon à l’adversaire tout en misant sur l’impact physique et le dynamisme dans les duels pour protéger sa surface. De petits ajustements sont toutefois à noter. Amenés à être plus dominateurs en Ligue des Nations et mieux armés offensivement, les Lions rouges se spécialisent petit-à-petit dans l’exploitation de l’espace en transitions par des reconversions rapides et en nombre.

Une tactique qui fait déjà montre d’une certaine efficacité puisque le Luxembourg n’a plus besoin d’énormément d’occasions pour marquer (7 buts en 22 tirs cadrés en qualifs, soit +/- 1 sur 3). Une explosivité en contre-attaque encore plus impressionnante (5 buts en 13 tirs cadrés) quand on omet la rencontre contre le Liechtenstein où les Lions rouges ont cette fois eu la possession. Récemment, Bosnie et Islande se sont toutes deux laissées prendre au piège blanc et rouge, attention donc à rester vigilant. Le match aller remporté 0-6 par la Seleção a toutefois mis en évidence de grosses faiblesses sur les côtés d’où sont venus tous les buts portugais, une faille à exploiter en priorité. Malgré une concentration nécessaire pour aborder la rencontre, le Portugal part net favori pour enchaîner une 6e victoire de rang.

Compo luxembourgeoise probable (3-4-1-2) : Moris – Gerson, Chanot, Mahmutovic – Marvin Martins, Barreiro, Martins Pereira, Mica Pinto – Sinani – Borges Sanches, Curci