Vitinha à l’Olympique de Marseille : un mélange parfait ?

 Vitinha à l’Olympique de Marseille : un mélange parfait ?

L’arrivée de Vitinha à l’Olympique de Marseille a été une des bombes de ce mercato hivernal. Un joueur si excitant dans un club d’une ferveur unique : tout porte à croire que cette aventure peut se transformer en conte de fée. 

Dernier jour du mercato hivernal, l’Olympique de Marseille craque sous les exigences financières du SC Braga et casse la tirelire afin de recruter leur “grand attaquant” en déboursant 32 millions d’euros. Vitinha devient ainsi le plus gros achat de l’histoire des Phocéens et la vente la plus importante enregistrée par les minhotos. Arriver dans un territoire étranger à un si jeune âge peut s’avérer risqué. Néanmoins, l’environnement marseillais a bien l’air propice à l’exploitation du potentiel du Portugais, au vu de ses caractéristiques et des dynamiques de sa nouvelle équipe. 

Vitinha : l’ascension d’un combattant dans l’âme 

Accueilli tel une rock star à la Cannebière, Vitor Manuel Carvalho Oliveira, dit Vitinha, est actuellement une des plus grosses promesses du Portugal. Mais avant d’obtenir ce statut, la route fut très longue. 

Formé au modeste club des Aguias de Alvite (affilié au SL Benfica) situé à Cabeceiras de Basto dans le district de Braga, il montrait déjà tout son talent et son envie d’aider ses coéquipiers à tous les coûts, jusqu’à proposer d’être gardien de but si il le fallait, selon les propos du propre coordinateur de la formation, Dino Dourado.

Le minot a continué à progresser au sein de la petite institution de son quartier jusqu’à ses 18 ans, les braguistas le repèrent et le recrutent, alors que les encarnados lui avaient fait passer des tests sans saisir la chance de l’acquérir, le jugeant en manque de rythme. Les aigles devraient se mordre les pattes en voyant l’ascension du produit qu’ils ont rejeté. 

Les premiers pas dans le football chez les petits Aigles avant de s’envoler au Braga – Crédit Photo : Renascença – DR

En 2018, il fait ses premiers pas en tant que guerrier du minho aux U23 et les échelons ont été gravis petit à petit grâce à son travail individuel acharné afin de fouler la pelouse pour la première fois en séniors, en janvier 2021, dans le cadre d’un match de Coupe du Portugal contre Torreense (il a bien évidemment marqué lors de cette partie). Il se fait remarquer progressivement et explose sous la scène nationale lors de la saison dernière en s’imposant en tant que titulaire important grâce à des performances louables. 

Au début de cet exercice 2022/2023, dans un contexte difficile au club arsenaliste (changement d’entraîneur avec Artur Jorge qui prend la position laissée par Carlos Carvalhal), l’artilleur détruit les plafonds de verre et continue de faire lever les foules. En 27 matchs, il a réalisé 5 passes décisives et inscrit 13 buts (toutes compétitions confondues) qui furent presque tous plus vitaux les uns que les autres. 

Les caractéristiques d’un combattant

Que ce soit du pied gauche, droit ou de la tête (malgré son mètre 83) : l’avant-centre possède une immense palette à la finition. Il est capable de faire trembler les filets de n’importe quelle position lorsque les siens sont dos au mûr : le rival historique, le Vitoria SC, a payé les frais de l’audace de ce forcené.

Au-delà de ses capacités devant la cage adverse, c’est son jeu sans ballon qui est d’autant plus bluffant. Son activité physique ainsi que ses courses à répétition afin d’harceler le porteur du ballon font de lui un cauchemar pour les défenses même lorsque ces derniers sont censés contrôler le tempo de la rencontre. Il ne se contente pas d’effectuer seulement les phases de pressing dans la surface, il descend également très bas sur le terrain et épaule ses collègues du milieu. Sa heatmap reflète parfaitement son comportement sur le rectangle vert.  

Un joueur omniprésent sur le terrain – Crédit Photo : Twitter de @nicolas_vilas

Son animation sans relâche est une caractéristique spécialement admirée par Igor Tudor au vu des valeurs qu’il a imposé au sein de sa troupe, dont une principale : le labeur. 

Marseille : terre de labeur propre aux aptitudes du valeureux lusitanien

« On peut gagner de pleins de manières différentes. Mais, au final, c’est toujours le travail qui l’emporte. La différence n’est pas en fonction du pays mais des méthodes de l’entraîneur. J’ai toujours cru en la fatigue. La vraie fatigue. Les équipes avec un jeu vertical et de l’intensité obtiennent de meilleurs résultats. » : dès sa prise de poste, le coach croate a annoncé la couleur. Au commencement, sa vision très physique du football fut compliquée pour ses joueurs, dues à la dureté des séances d’entraînement toutefois la méthode Tudor a porté ses fruits : les olympiens sont actuellement à la 2e place du championnat avec des partitions exaltantes (42 buts inscrits en 19 journées) basées sur de puissantes transitions offensives. 

Le style ainsi que le comportement très professionnel de la toute récente recrue marseillaise répondent parfaitement aux exigences du technicien de 44 ans. Son implication à la Commanderie aurait déjà impressionné un bon nombre de personnes présents sur place de par la précision et la puissance de sa frappe. 

Tactiquement parlant, l’international portugais des U21 ne devrait pas être dépaysé du schéma en 3-4-3 des bleus et blancs puisqu’il a déjà goûté à ce système sous les ordres de Carlos Carvalhal en 2021-2022. 

En revanche, son utilisation ne peut se limiter à être un simple n°9 en point de fixation : le finisseur a été habitué ses dernières années à être toujours accompagné d’un partenaire d’attaque afin d’être libre dans ses déplacements. Alexis Sanchez ou même Malinovski ont le profil idéal afin de devenir son associé pour ses débuts qui pourraient se réaliser dès ce soir, à 20H45, contre l’OGC Nice. 

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Hugo Da Silva

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