Portugal 6 – Suisse 1 : Gonçalo Ramos, au-delà des buts
Retour sur la prestation de l’avant-centre de Benfica, auteur d’un triplé et d’une prestation de très haut niveau pour envoyer le Portugal retrouver les quarts de finale d’une Coupe du Monde. 16 ans après l’Angleterre à Gelsenkirchen.
La composition d’équipe de ce cinquième huitième de finale en huit participations en phase finale de Coupe du Monde sonna comme celui des choix forts. Dalot puis Guerreiro préférés à Cancelo. William préféré à Ruben Neves dans une position reculée qu’il retrouve après des dernières années en Seleção à occuper la position de relayeur gauche. Puis Gonçalo Ramos préféré à Ronaldo. Choix fort d’écarter bien évidemment le deuxième pour son statut et son historique. Choix fort d’aligner l’attaquant de Benfica aux trois sélections avant cette rencontre.
La première datant du 16 Novembre dernier face au Nigéria en préparation du Mondial. Mais les entrées dans les matches qui comptent (Ghana puis Uruguay) au détriment d’André Silva présageaient finalement du nom du deuxième homme à ce poste de numéro 9 dans la tête de Santos. Gonçalo Ramos donnant ensuite une leçon de comment saisir les opportunités offertes dans une carrière.
Au-delà de ses trois réalisations, le quatrième triplé pour un joueur portugais en Coupe du Monde après Eusebio (1966), Pauleta (2002) et Ronaldo (2018), l’influence globale et collective de Gonçalo Ramos sur de nombreux aspects du jeu fût criante. « Il y a Ramos, un gars qui est capable non seulement de marquer trois buts, mais qui, à chaque fois qu’il était en contact avec le ballon, rendait l’action meilleure » confiait le lendemain Juanma Lillo à The Athletic. Tant par sa présence dans les duels aériens que dans le jeu en conservation et en appui pour soutenir les talents créatifs autour de lui.
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Son jeu sans ballon étant aussi notable durant cette rencontre. Dans les moments offensifs par l’intelligence de certains appels. Notamment à droite en offrant de la profondeur côté ballon tout en soutenant de manière rapprochée Bruno Fernandes via ses courses précises entre le central et le latéral adverse. Afin d’offrir potentiellement plus d’espace au mancunien entre les lignes.
Impact aussi indiscutable dans les moments défensifs de la part de l’attaquant de 21 ans. Tant en première mi-temps pour être ce déclencheur de la pression haute des hommes de Fernando Santos. Tant en deuxième mi-temps lorsque la Seleção s’est réorganisée selon un 4-4-2 en bloc médian haut. Le natif d’Olhão accompagnant Bernardo Silva au sein de cette première ligne proactive. Afin de fortement gêner la construction de la Nati et orienter cette dernière vers la largeur par le conditionnement de l’axe et notamment des lignes de passes vers Granit Xhaka. Les deux joueurs formés à Benfica mettant en évidence l’importance de cette première ligne en organisation défensive.
La performance offensive et défensive de Gonçalo Ramos illustrant celle du Portugal durant cette partie face à la Suisse. Celle d’une équipe qui collectivement commence à digérer l’idée de fluidité avec ballon proposée par Fernando Santos pour cette compétition. Bien moins chaotique que lors des trois premières rencontres. Occupant mieux les espaces et les couloirs verticaux (à l’image du but de Guerreiro ci-dessous). Les latéraux offrant une amplitude bien plus constante. Via un Dalot encore primordial pour offrir de la profondeur à son équipe et un Guerreiro précieux dans toutes ses courses sans ballon. Le reste des individualités (excepté Ruben Dias et Diogo Costa) élevant drastiquement leur niveau pour créer, créer et encore créer.
Le Portugal affronte ainsi ce samedi le Maroc. Pour le compte de son troisième quart de finale de Coupe du Monde. Le premier depuis 16 ans. Au bon souvenir des trois parades de Ricardo et du tir au but décisif de Ronaldo. En ayant l’espoir de tout de même moins souffrir cette fois-ci.