Regard de CM : Roberto Martínez chez les Diables Rouges

 Regard de CM :  Roberto Martínez chez les Diables Rouges

Le 9 janvier 2023, Roberto Martínez devient officiellement le nouveau sélectionneur d’A Seleção. Il succède à Fernando Santos, parti d’un commun accord avec la Fédération portugaise de football (FPF) quelques jours après la fin de la Coupe du Monde 2022. L’ancien sélectionneur de la Belgique devra faire mieux que son prédécesseur avec une génération pétrie de talents… Une situation qu’il a déjà connu avec les Diables Rouges. Pour Golaço, Basile Cosyn, qui gère l’excellent compte @JoueursBE sur Twitter, est revenu sur le passage de l’Espagnol avec la sélection belge.

Golaço : « Selon toi, quel est le bilan de Roberto Martínez à la tête de la Belgique ?« 

Au final le parcours est assez mitigé. Sur le papier c’est plutôt bon avec une demi-finale de Coupe du Monde (finissant à la 3ème place) & un quart de finale de l’Euro, où l’on est à chaque fois éliminé contre le gagnant de la compétition.

Le soucis c’est qu’on en attendait beaucoup plus de lui et de cette génération. Roberto Martínez pouvait compter sur des joueurs qui étaient à leur « prime » (Hazard/De Bruyne/Courtois entre autres) mais au final il ne fait pas mieux que la génération 86. Je pense donc le bilan reste correct mais entaché par le sentiment qu’on pouvait (ou devait) faire plus. Comme un léger goût d’inachevé…

Golaço : « Quelle relation entretient-il avec ses joueurs ? »

Roberto Martínez est vraiment un entraîneur qui va vivre avec son groupe. Il va créer un vrai 11 solide qui ne bougera pas. En résumé : soit tu es dans ses plans et tu l’adores soit c’est compliqué. Sa gestion ressemble vraiment à celle d’un Ancelotti au Real Madrid par exemple.

Mais de ce qui ressort c’est que la grande majorité des joueurs l’aimaient vraiment beaucoup et honnêtement il est vraiment sympa. C’est un brave type qui ne fait jamais un mauvais pas et ne cherche jamais la polémique.

Golaço :  » Peux-tu nous expliquer ce qu’à apporter Roberto Martínez tactiquement chez les Diables Rouges ?« 

Il faut remettre les choses dans leur contexte : avant de reprendre la sélection, il n’y avait aucune tactique en équipe nationale belge. C’était vraiment du « passez la balle à Eden ou Lukaku et amen ils marquent ». Martínez va apporter un vrai aspect tactique avec son 3-4-3 qui était PARFAIT pour la sélection belge au moment où il prend ses fonctions et qui va notamment nous permettre d’exceller en 2018.

Le soucis c’est que depuis ce coup tactique, Martínez n’a jamais rien tenté d’autres. C’est la plus grosse critique qu’on puisse lui faire, c’est vraiment un entraîneur qui n’a qu’un seul plan en tête et aucun plan B. Très vite les autres sélections ont cernés nos défauts et se sont adaptées.

Golaço :  » Peut-on aussi expliquer cette baisse de régime par le vieillissement de certains cadres de la Belgique ?« 

Non pas du tout car il avait un vivier de joueur suffisant pour palier à ça! On en vient au principal problème de Martínez : Il est incapable de se renouveler. Il est excellent sur le court terme mais va finir par se saboter en faisant toujours confiance aux mêmes hommes & à la même tactique. Voir des joueurs comme Vertonghen, Denayer ou Boyata encore sélectionnés alors que tu as une jeune génération (Arthur Theate, Wout Faes, Charles De Ketelaere…) qui n’attend que d’avoir leur chance est terriblement frustrant.

Golaço :  » Le fiasco de la Belgique au Qatar, une évidence ?« 

Pour moi oui car il n’y a eu aucun renouvellement depuis 2018. Il a convoqué quasiment les mêmes joueurs, assurés d’être titulaire durant la compétition. Ce qui a eu pour conséquence de démotivées nos jeunes car ils savaient qu’ils n’avaient aucune chance d’être titulaires.

Golaço :  » Quelle(s) impression(s) laisse-t-il chez les Belges ?« 

Difficile de répondre à cette question car après la Coupe du Monde tout le monde l’a critiqué. Beaucoup ont l’impression qu’il a gâché les plus belles années de notre génération.

La fin a été (extrêmement) difficile mais jusqu’à la finale de Ligue des Nations contre la France, il disposait globalement d’une bonne image. Mais il fait réellement la compétition de trop et écorne tout son parcours avec l’une des pires années de l’histoire de la sélection belge.

Par contre, ce que la grande majorité du public ne sait pas, c’est qu’il a été essentielle dans la construction du football belge (en sélection, Roberto Martínez occupait 2 postes : sélectionneur et gérant de la fédération belge). En 6 ans il a vraiment réorganisé tout le football belge via de nouvelles infrastructures, nouveaux plans de formation, etc. D’ailleurs tous les pros sont formel : Martínez a vraiment permis à la Belgique de passer un cap en posant les bases d’un grand projet à long terme.

En résumé : Martínez est un bon coach de court terme pour une équipe déjà construite qui a juste besoin de solidification et de cohésion. Cependant ce n’est pas le profil adéquat pour le moyen/long terme car il est incapable de se renouveler.

Kévin Coelho

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